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confiance, de la piete, l'entretien d'un esprit aussi fin que juste, l'orgueil d'elever jusqu'a soi ce qu'on aime,
enfin, il faut le dire a l'honneur du roi, la surete des conseils qu'il trouvait dans cette femme superieure, tous
ces orgueils et toutes ces tendresses avaient accru jusqu'a une absolue domination l'empire feminin et viril a la
fois de Mme de Maintenon [2].
[Note 2: Lamartine, Etude sur Bossuet.]
Au moment meme ou la reine venait de rendre l'ame, M. de La Rochefoucauld l'avait prise par le bras, et, la
poussant dans l'appartement royal, lui avait dit:  Ce n'est pas le temps de quitter le roi, il a besoin de vous[1].
VI. LE MARIAGE DE MME DE MAINTENON 29
La Cour de Louis XIV
[Note 1: Arnauld, lettre a M. de Vancel, 3 juin 1688.]
On parla un instant d'un projet de mariage entre Louis XIV et l'infante de Portugal; mais cette rumeur ne tarda
pas a etre dementie. Le roi preferait Mme de Maintenon aux plus jeunes et aux plus brillantes princesses de
l'Europe; a peine veuf, il lui avait offert sa main.
M. Lavallee, qui a etudie avec tant de conscience la vie de Mme de Maintenon, fixe au premier semestre de
l'an 1684, mais sans toutefois indiquer la date precise, l'epoque ou fut contracte le mariage secret. Il fut
mysterieusement celebre, dans un oratoire particulier de Versailles, par l'archeveque de Paris, en presence du
Pere de La Chaise, qui dit la messe; de Bontemps, premier valet de chambre du roi, et de M. de
Montchevreuil, l'un des meilleurs amis de Mme de Maintenon. Saint-Simon en parle avec horreur, comme de
 l'humiliation la plus profonde, la plus publique, la plus durable, la plus inouie ; humiliation  que la posterite
ne voudra pas croire, reservee par la fortune, pour n'oser ici nommer la Providence, au plus superbe des rois .
Tel n'etait point l'avis d'Arnauld:  Je ne sais pas, ecrivait-il, ce qu'on peut reprendre dans ce mariage,
contracte selon les regles de l'Eglise. Il n'est humiliant qu'aux yeux des faibles, qui regardent comme une
faiblesse du roi de s'etre pu resoudre a epouser une femme plus agee que lui et si fort au-dessous de son rang.
Ce mariage le lie d'affection avec une personne dont il estime l'esprit et la vertu, et dans l'entretien de laquelle
il trouve des plaisirs innocents qui le delassent de ses grandes occupations[1].
[Note 1: Souvenirs de Mme de Caylus.]
Mme de Maintenon semblait au comble de ses voeux; mais elle etait trop intelligente, elle avait jete sur les
problemes de la destinee humaine un regard trop scrutateur et trop inquiet, pour ne pas etre en meme temps
saisie de tristesse. C'est elle qui ecrivait:  Avant d'etre a la cour, je pouvais me rendre temoignage que je
n'avais jamais connu l'ennui; mais j'en ai bien tate depuis, et je crois que je n'y pourrais resister si je ne pensais
que c'est la ou Dieu me veut. Il n'y a de vrai bonheur qu'a servir Dieu.
Cette melancolie, dont l'expression revient sans cesse dans les lettres de Mme de Maintenon, comme un
plaintif et monotone refrain, frappe d'autant plus qu'elle est un profond enseignement. Ainsi, voila une femme
qui, a cinquante ans, arrive a une situation veritablement prodigieuse et s'empare d'un souverain dans tout
l'eclat, dans tout le prestige de la victoire et de la puissance; une femme qui, avec une habilete voisine de
l'ensorcellement, supplante toutes les plus belles, toutes les plus riches, toutes les plus nobles jeunes filles du
monde, dont pas une n'aurait ete fiere de s'unir au Grand Roi; une femme qui, apres avoir ete plusieurs fois
reduite a la misere, devient la personnalite la plus importante de France apres Louis XIV! Et cependant elle
n'est pas heureuse! Est-ce parce que le roi ne l'aime pas assez? Nullement. Car les lettres qu'il lui adresse, s'il
est force de passer quelques jours loin d'elle, sont concues dans le style de celle-ci:
 Je profite de l'occasion du depart de Montchevreuil pour vous attester une verite qui me plait trop pour me
lasser de vous la dire: c'est que je vous cheris toujours, que je vous considere a un point que je ne puis
exprimer, et qu'enfin, quelque amitie que vous ayez pour moi, j'en ai encore plus pour vous, etant de tout mon
coeur tout a fait a vous[1].
[Note 1: Lettre ecrite pendant le siege de Mons, avril 1691.]
Si elle est triste, est-ce parce qu'il lui resterait encore un degre a franchir sur le merveilleux escalier de sa
fortune? Est-ce parce qu'elle n'a pu changer en trone son fauteuil presque royal? En aucune maniere. Reine
reconnue, Mme de Maintenon serait demeuree triste toujours, et son frere aurait pu encore lui dire:
 Aviez-vous donc promesse d'epouser le Pere eternel?
VI. LE MARIAGE DE MME DE MAINTENON 30
La Cour de Louis XIV
Pendant plus de trente ans, elle devait regner sans partage sur l'ame du plus grand des rois, et ce n'etait pas [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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    Dawniej młodzi mężczyźni szukali sobie żon. Teraz wyszukują sobie teściów. Diana Webster

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